III) B) Analyse p26 Maus
- Marie
- 25 janv. 2017
- 2 min de lecture

Cette planche de bande-dessinée issue de Maus d’Art Spiegelman est encore ici un témoin de l’horreur et de la violence des camps de concentration.
Vladek Spiegelman, le père d’Art raconte sa douloureuse expérience au sein du camp d’Auschwitz-Birkeneau. Vladek Spiegelman est un Juif polonais qui, comme tant d'autres, fut persécuté par les Nazis sous la Seconde Guerre mondiale. Cette œuvre raconte ainsi la Shoah sans aucun complexe, dans sa triste réalité. C'est une bd originale, car l' histoire est racontée à travers l'image d'une personnification animalière. Les personnages sont alors transformés, Art fait des Juifs des souris et des Allemands nazis des chats, ce qui n'empêche pas l'histoire de rester sérieuse et réaliste.
Vladek raconte alors de quelle manière leur arrivée dans le camp s’est déroulée, c’est une scène choquante, une scène de persécutions humiliantes et douloureuses, psychiquement comme physiquement. Il explique :
« Partout, il fallait courir -comme les joggers- et jusqu’au Sauna, ils nous ont fait courir…».
Les personnages sont alors soulagés de se trouver dans les douches « Des vivants », il y a presque une banalisation de la mort.
Dessous, « Dans la neige, ils nous ont jeté des habits de prisonniers. » Il y a une vraie négation de la personne humaine, on « jette », on « balance », on ne considère pas les hommes. « Ils ne regardaient même pas la taille ». Dans la vignette d’ à côté à droite, un prisonnier demande à changer de chaussures, il est alors sauvagement frappé. À cette non-considération se rajoute donc une violence extrême, méthode parmi tant d’autres soutenant cette négation. À cette non-considération se rajoute donc une violence extrême, méthode parmi tant d’autres soutenant cette négation. L’implicite est alors très révélateur et porteur d’un double-sens.
Tout en bas de la planche, on voit Vladek Spiegelman, il raconte « Ils nous ont enregistrés… Ils ont pris nos noms. Et ici, mon numéro, ils m’ont mis ». Effectivement, les détenus des camps pendant la période nazie sont tous marqués d’un numéro. Il permet de les identifier au sein du camp, mais a surtout pour fonction principale une fonction de déshumanisation qui marquera leur vie toute entière. On les « tatoue » comme on le ferait dans un élevage. On les prive alors de toutes leurs libertés et de leurs droits les plus fondamentaux. Celui-même d’être une personne, d’avoir un nom, d’être reconnaissable et d’être en mesure de se reconnaître. La tenue de prisonnier en est également un marqueur.
Enfin les dessins sont en noir et blanc, comme, finalement, tous ceux que nous avons étudiés au cour de notre TPE. Il n’y a pas de place pour de la couleur dans un dessin qui se veut représentatif de l’horreur des camps. Aucune fioriture, juste l’essentiel et de toute manière, les évènements parlent d’eux-mêmes.
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