III) B) Analyse Maus P49
- Marie
- 25 janv. 2017
- 2 min de lecture

On retrouve ici encore une fois une planche en noir et blanc, comme sur la planche page 26.
On rappelle que le noir et blanc permet d’obtenir un univers plus réaliste. En effet dans un endroit comme celui-ci il n’y a pas vraiment de place pour toute trace de vie ou de couleur.
La planche commence par une vignette où l’on aperçoit Art Spiegelman et son père Vladek. Ce sont des souris, comme l’a voulu le dessinateur qui les utilise pour représenter les juifs. Les polonais sont, par exemple, des cochons et les nazis des chats. Il y a, alors-même dans le « bestiaire » inédit que nous propose l’auteur, une infériorité entre les espèces animales.
Père et fils apparaissent donc sous la forme de deux ombres se replongeant dans le passé. Puis , le dessin change et Spiegelman nous immerge dans la vie du camp. Vladek explique comment se déroulait leur repas, constitué de « soupe amère » et de « racines » le matin, de bouillon le midi pour les chanceux. Pour les autres, de l’eau pour le début de la queue et même rien du tout pour la fin. Il explique également qu’il n’avait qu’un petit pain qu’ils devaient garder toute la journée .
« Si tu mangeais comme il te donnait, c’était juste assez pour mourir plus lentement. »
Nous assistons encore une fois ici à une déshumanisation qui passe cette fois par la nourriture. Les détenus ne mangent pas à leur faim mais au gré des nazis. C’est un processus d’affaiblissement lent et douloureux, un processus presque proche de l’esclavage. On parle alors de privation cruelle et systématique. C’est une mort à petit feu qu’ils subissent, comme on peut le voir sur la dernière vignette. On y remarque la présence de deux souris mortes, de deux cadavres. Enfin au milieu de la planche on voit la queue pour manger qui se fait sur plusieurs vignettes. Elle a alors une dimension particulière puisqu'elle prend toute la place : ils sont nombreux, tous identiques, tous victimes d’une violente dépersonnalisation. En ne leur donnant pas à manger, on ne les fait pas seulement mourir, on nie leur existence-même.
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