III) B) Analyse Auschwitz p46-47

Cette double-page représente le chaos lors du gazage des juifs dans les « douches ». En effet on observe un dessin assez pauvre en détails et pourtant riche de sens. C’est ici le reflet d’une violence décrite de manière implicite, cachée. L’auteur a effectivement préféré ce style à une représentation dure et crue de la réalité. Néanmoins la bande-dessinée et les évènements qui s’y déroulent n’en restent pas moins évocateurs. Si ce n’est plus, car on devine que sous ce nuage géant, sous l’air irrespirable des gaz, se dissimulent les corps et la douleur. Il reste alors les bulles et le texte, particulièrement forts et significatifs ici car ils sont nos seuls repères. Ainsi il n’y a pas besoin d’autres images pour comprendre. De plus on remarque que les vignettes sont découpées, cela ne change rien à première vue, mais en s’y intéressant on se rend compte que cela donne un aspect encore plus sur-dimensionnel à la scène : le gaz emplis toute la page et toute la double page ainsi que chacune des vignettes. On ressent alors un sentiment d’oppression majoritairement oppressant.

« Les gens étaient blessés, souillés, sanglants, saignants des oreilles, du nez, ils s’étaient débattus, combattus. »

« Je voulais un rendu réaliste en noir et blanc, sans effets de style. Mon premier souci, plus que la reconstitution historique, a été d'éviter tout voyeurisme. Je n'ai pas représenté visuellement de fours crématoires. J'ai préféré me mettre à la place d'un déporté qui voit la fumée et qui sent l'odeur de la mort en permanence. Quant à la scène de la découverte des corps dans la chambre à gaz, le personnage comme le lecteur, se sent écrasé par cette incroyable vision d'horreur. »

« Pour eux, Auschwitz c'est un lieu froid, brumeux où règne la mort. Cependant je n'ai pas été graphiquement fidèle à certains détails historiques : par exemple les armes. Le lecteur sait que cet objet sert à tuer, cela suffit »