III) A) Une réalité explicite
- Charlotte
- 2 févr. 2017
- 2 min de lecture
Dessiner pour résister, l'explicite.
Après la libération, environ 30 000 dessins ont été retrouvés dans les camps de concentration. Femmes, hommes et enfants ont dessiné, avec l'espoir de s'en sortir.
1. Dessiner, c'est extérioriser.
A travers de nombreux dessins, les déportés transmettaient leurs effrois. Qu'ils soient artistes, étudiants en art ou même dans un tout autre domaine, des déportés ont dessiné, car le dessin permet d'extérioriser. Dans les camps, leurs droits étaient tellement réprimandés qu'ils n'avaient aucun moyen de s'exprimer. Alors, certains se sont réfugiés dans le dessin, en exprimant la cruauté qu'ils vivaient. Le dessin est un moyen de communication des plus pertinent, car lors d'un traumatisme, les mots sont difficiles à trouver, alors que le dessin est unique et exprime un ressenti personnel, qui n'est pas défini par des mots précis. Grâce au dessin, les déportés évacuaient par l’art.
2. Des témoignages réalistes.
Les dessins réalisés par des déportés étaient avant tout des témoignages directs des camps. Les prisonniers cherchaient à représenter exactement ce qu'ils avaient vécu, chaque détail qui les avaient frappés devait figurer sur le bout de papier présent. Ces témoignages représentent la vision directe des déportés. Il y a tout type de représentations, des portraits, des bâtiments, des persécutions, des moments vécus comme le temps de travail, de la soupe, des pendaisons...
3. Une forme de résistance
Il faut avant tout savoir que dessiner dans les camps, généralement, était interdit. Les déportés se procuraient clandestinement du papier et des crayons et dessinaient en cachette. Dessiner était se condamner à la mort si un SS le voyait. Les déportés sont conscients du risque, mais ils poursuivent leur travail. Le matériel de dessin n'étant pas à disposition, les déportés prenaient ce qu'ils trouvaient : de vieilles enveloppes oubliées, des bouts de journaux ou même dans l'usine, des papiers arrachés à l'isolant d'amiante qui entoure les tuyaux pour éviter le gel.Le but des nazis était de déshumaniser les déportés, mais le fait de dessiner leur a permis de se préserver. L’art est une expression de l’esprit et représente la résistance face à leur parcours.
« La nécessité de dessiner, c’est combattre les camps dans leur essence même qui est précisément d’avoir été conçus pour être irreprésentables et provoquer la faillite de toute représentation de l’intérieur. Ces œuvres constituent ainsi l’un des plus hauts faits de résistance : elles sont la trace, la preuve, du combat essentiel que mènent les hommes pour produire des images dignes d’eux même.» (Christophe Cognet, au sujet de son film Parce que j’étais peintre. L’art rescapé des camps nazis en 2013)
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