II) B) Des violences morales
- Charlotte
- 8 févr. 2017
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Violence morale : rejet, isolement ou encore dégradation de la personne sont des actes de violence morale. Tout comme les différentes formes de harcèlement, la violence morale conduit l’individu à une dévalorisation de soi, et à une plus grande vulnérabilité. 1.Des humiliations à récurrence À. Une identité dérobée. Dès leur arrivée dans les camps, les déportés étaient contraints de se déshabiller. Imposer une nudité totale à des individus est une pratique courante des tortionnaires quels qu’ils soient. Elle est destinée à faire ressentir à la victime qu’elle est à la merci totale de ses bourreaux, à briser sa capacité de résistance. Par la suite, ils étaient tondus. En plus de leur voler leurs vêtements et leurs effets personnels, les nazis leur volaient leurs cheveux, barbes et moustaches, avec l’intention de leur enlever aussi leur dignité. Sans cheveux et poils, ils ne reconnaissaient plus ni leurs voisins, ni eux même. Lorsqu'ils étaient tatoués, ce n’est pas la douleur de l’aiguille qui transperce la peau qui est la plus humiliante, mais la douleur d’une identité qui se détruit à chaque chiffre qui se dessine sous la peau. Ce numéro sera gravé à jamais dans leur peau. Ils ne sont plus que des engins aux yeux des nazis. B. Une soumission imposée Le fait d’être traités comme des animaux les rabaissait et accentuait fortement le fait d'être soumis aux SS. Le but étant de les tuer psychiquement, les moindres humiliations sont exercées sur les prisonniers pour mettre en avant leur autorité. Les insultes et les paroles violentes étaient devenues leur quotidien. Tout moyen de déshumanisation était utilisé pour les rabaisser et les rentre honteux d'eux même. Les blocs étaient souvent des étables où des planches de bois avaient été pendues au mur pour former des lits. Les prisonniers vivaient constamment dans la crasse et leurs dortoirs ne contenaient même pas de lumière. Ils étaient traités comme du bétail. C. Qu'en est-il des femmes ? Certaines femmes, qui n'étaient pas tuées sur-le-champ, étaient destinées à la prostitution. Avec la promesse d'une libération future, certaines acceptaient. Évidemment, elles n'étaient pas libérées et finissaient la plupart du temps dans les chambres à gaz. Leur corps était réservés pour les Aryens et les SS. Ces femmes étaient particulièrement des homosexuelles, car les nazis pensaient que cela les "guérirait". La violence d'un viol est physique mais particulièrement moral. Les violences sexuelles sont pratiquées pour détruire et dégrader l'autre, le soumettre et le réduire à l'état d'objet et d'esclave. Il s'agit avant tout de dominer et d'exercer sa toute-puissance.
2. Des chocs constants et la vue de la mort. Nombreux sont ceux qui ont peur de la mort. Mais qu'en est-il de ceux qui en sont confrontés tous les jours ? À. Une peur entretenue. Les SS le savaient bien, ils menaçaient constamment leurs prisonniers. Ils profitaient de leur supériorité pour les humilier, mais aussi leur montrer qu'ils avaient tous les droits sur eux. A tout moment, ils pouvaient mourir d'une balle dans la tête, ou se faire tabasser à mort pour aucune raison. Si les déportés n’obéissaient pas, ils pouvaient être envoyés à la chambre à gaz la seconde suivante. "Et les SS, pour s'amuser, leur mettaient des bâtons dans les jambes. Celui qui tombait ne se relevait plus. Un soir, en allant au travail, j'ai vu deux camions aux remorques emplies de cadavres." Ce témoignage anonyme insiste sur le fait que les SS empêchaient les prisonniers de travailler correctement, puis les tuaient. Ils prenaient les camps pour des jeux, où, pour sauver sa nation, il faut tuer un maximum de personnes du camp adverse. Leur but étant d’entretenir la peur. B. Un calvaire sans issue Si les prisonniers étaient pris en train d'essayer de s’échapper, ils étaient battus, torturés, et s'ils n'étaient pas morts lors de ces persécutions, ils étaient pendus devant tous afin de "montrer l'exemple", et d'intimider au possible les autres, qui auraient envie de faire de même. Lorsque les détenus résistaient au fait d’être constamment battus, humiliés et effrayés, il fallait être vigilant aux maladies et à la malnutrition. S'ils ne mouraient pas d'épuisement au travail, lorsqu'ils étaient jugés "inutiles" à la production, ils étaient envoyés directement à la chambre à gaz. De plus certains travaux consistaient à récupérer les corps morts des invalides, d'enlever leurs dents, dentiers, graisse, peau, etc. Ces travaux sont représentatifs de la pleine vue de la mort et la déshumanisation des détenus
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