D’où vient le nazisme ?
Il faut d’abord savoir qu’en 1920 par exemple, ce qu’il s’est passé dans les années 40 (camps de concentrations, extermination en masse de la population juive et tzigane, génocide …) est encore strictement impensable . La nazisme est alors est phénomène qui, pour être compris, doit être replacé dans un contexte temporel et géographique. En réalité, peu nombreux était ceux qui, en Allemagne et en Europe, prenait les nazis au sérieux.
D’abord, selon les marxistes, ce serait le résultat de «la dernière tentative de la bourgeoisie pour sauver l’ordre capitaliste ébranlé par une crise majeure : pour pallier au mécontentement des masses, il fallait les soumettre et les réduire en esclavage par un régime terroriste au service des anciennes élites. » C’est-à -dire qu’après le traité de Versailles signé à l’issu de la première guerre mondiale et le krach de Wall Street en octobre 1929, s’est alors installée une crise majeure : L’Allemagne est frappée par le chômage (cinq millions en 1930), ce qui engendre un fort mécontentement des masses populaires. A partir de ce moment s’est imposé le NSDAP (Partit national-socialiste des travailleurs allemands) ou plus simplement le parti Nazi, qui pour son programme nationaliste, xénophobe et antisémite se range à cette époque du côté de l’extrême droite. Il séduit donc ouvriers et classes moyennes pour des raisons économiques et sociales, de plus la perspective de voir l’Allemagne à nouveau en tant que grande puissance est particulièrement attrayante. Ainsi ce sont bien d’abord des élites économiques qui auraient profité du pouvoir nazi qui aurait bénéficier d’une véritable adhésion, puisqu’il apporte des réponses aux problèmes posés par la crise et la modernité. En revanche d’après Peter Longerich, historien allemand, les allemands auraient longtemps désapprouvé la politique antisémite d’Hitler, tout en ayant tiré profits des avantages économiques qu’il en résultait. Il en va de même que pour eux, la rumeur des camps de concentration et de mise à mort restait une rumeur tant cela paraissait encore impensable.
De plus, il faut bien remettre le phénomène nazi dans un contexte européen, et même culturel. Il existe effectivement une culture nazie qui serait partie d’une radicalisation de certains héritages européens tels qu’un racisme scientifique, un antisémitisme chrétien et un certain colonialisme. Enfin les nazis réinventent presque l’histoire de l’Europe en affirmant qu’elle se résumerait « à une guerre de races entre l’humanité nordique et son ennemi juif ». Il est également important d’affirmer que sans soutient en Europe, d’une manière ou d’une autre, le nazisme ne serait pas parvenu au pouvoir.
Une progression fulgurante
A l’âge de trente ans, Adolf Hitler devient leader du NSDAP. Puis en 1923 il tente un coup d’état qui se révélera être un échec : Hitler est alors emprisonné et le parti nazi interdit. Lors de son incarcération il écrit Mein Kampf où il expose toute l’idéologie totalitaire nazie. Plus tard le parti nazi n’étant plus considéré comme dangereux il est alors ré-autorisé. Puis le 31 juillet 1932, il obtient 230 députés, Hitler devient alors le chef du premier parti politique du pays. C’est peu de temps après, le 30 janvier 1933, qu’il est nommé chancelier du Reich après une progression importante entre 1928 et 1932, suivie d’une large baisse (deux millions de voix) en novembre de l’année 1932. Les nazis sont alors arrivés au pouvoir après un ensemble de mesures exceptionnelles, particulières et complexes. Le président du Reich, Paul Von Hinderburg qui refuse de nommer Hitler chancelier, lui propose un poste de premier ministre qu’il refuse, mais face au chaos politique et l’impossibilité de former un gouvernement, Hinderburg finit par proposer ce fameux poste de Chancelier allemand. Les nazis sont, en réalité, le résultat d’un reflux électoral. Le 27 février 1933, le siège du parlement allemand à Berlin connait un incendie important, on parle de « l’incendie du Reichstag ». C’est en fait un prétexte pour éradiquer le parti communiste, Hitler fait alors arrêter quatre mille responsables du KPD (Kommunistische Partei Deutschlands, parti communiste allemand. C'est dailleurs après cet événement qu'arrive le premier camp de concentration nazi, Dachau (1933-1945) qui à l'origine fut donc un lieu d'internement pour les opposants politiques du parti nazi. Dès le lendemain Hitler fait un « décret pour la protection du peuple et de l'État » qui a pour but l’abrogation des libertés fondamentales. Il met ainsi fin à la démocratie. Le 24 mars 1933, Hitler obtient donc les pleins pouvoirs, mais c’est le 14 juillet que le parti nazi est officiellement le seul autorisé en Allemagne.
Quels principes fondamentaux ?
L’Idéologie nazie est basée sur le fondement d’une race aryenne supérieure,d'un combat de race et même de racisme scientifique, c'est-à -dire. Les juifs seraient à la source même des problèmes allemands et des principaux conflits mondiaux. Ils sont vus comme des envahisseurs aux dents longues ; des envahisseurs qu’il faut exterminer avant qu’ils n’arrivent eux-mêmes à exterminer la race germanique. Les juifs pâtissent, en premier lieu, d’une réputation théologique (on leur reproche d’avoir fait condamner le Christ) à laquelle s’ajoute une xénophobie certaine, en effet ils sont différents de par leur religion et de par leur langue. Ils sont les étrangers de l’Europe car mal connus. Dès lors cette xénophobie entraîne des discriminations importantes (taxes spéciales, port de l’étoile jaune, confinement dans des ghettos, lois de Nuremberg de 1935…) . Plus tard s’ajoute un racisme scientifique qui place les blancs tout en haut et les juifs dans une autre case.
Les juifs sont perçus comme une maladie : le typhus, qui met en danger la race allemande. Le juif est parasite qui cherche par tout les moyens de se développer, il est comparé à un suceur de vie et de sang, un véritable parasite racial. D’après un extrait de Mein Kampf , célèbre livre d’Hitler au fondement de l’idéologie juive, p269 « Le juif a toujours été un parasite dans le corps des autres peuples ».